Histoire d'une guérison spontanée
avec des éléments de compréhension.
Par Nathalie Mauger
Jusqu'en juin 2002, je n'avais aucune affinité particulière avec les médecines dites "douces" ou soins parallèles, que j'associais au charlatanisme. Il est vrai que ma nombreuse famille regorge de médecins, pharmaciens ou autres professions liées aux soins officiels et je n'avais donc pas d'autres repères.
En janvier 2000, à l'âge de 32 ans, je me suis retrouvée dans l'impossibilité de plier ou tendre mon genou droit. J'arrivais donc tout juste à marcher, à condition que ce ne soit pas trop loin ni trop pentu (moi qui vivais à Montmartre, j'étais servie!). Verdict médical : arthrose, rien à faire sinon prendre des anti-inflammatoires pour atténuer la douleur, qui était grande, en attendant d'avoir au moins 50 ans pour "bénéficier" d'une prothèse.... Ma fierté et mon "obligation d'aller bien" ont fait qu'une bonne partie de mon entourage n'a jamais rien remarqué, car je marchais le moins possible pour que cela ne se voit pas.
Et puis, le 14 juin 2002, à l'occasion d'un échange avec une collègue qui croyait en l'origine psychosomatique des maladies, j'ai cherché à lui démontrer que j'étais un parfait contre-exemple, puisque j'avais eu "de nombreux problèmes médicaux, mais jamais de problèmes psychologiques". Revenant sur mes 6 hospitalisations (3 d'entre elles liées à un problème ancien de ménisque dans le même genou droit), j'ai pris conscience que chacune d'entre elles correspondait à un moment de ma vie où je n'allais pas bien du tout. Et lorsque je suis arrivée sur le blocage de mon genou en janvier 2000, j'ai vu une image concernant un événement majeur survenu au même moment et lié à mon activité professionnelle. Je me suis vue sortir en larmes du bureau du directeur général, qui venait de me confirmer que tous les changements que j'avais espérés suite au rachat de l'entreprise n'auraient pas lieu, et qu'au final je me retrouvais au placard pour un temps indéfini. A l'instant où j'ai vu cette image, j'ai ressenti comme un éclair traversant tout mon corps, et la douleur dans mon genou a disparu! Très troublée, j'ai accepté de lire les passages me concernant dans un livre de psychosomatique* qu'avait ma collègue. J'ai donc cherché "genou" et "arthrose". C'est surtout le passage sur l'arthrose qui m'a parlé, il y était question notamment de tenir une personne pour responsable de tous mes maux, ce qui était effectivement le cas. J'avais placé la source de tous mes maux sur une collègue qui se mettait en rivalité avec moi depuis mon arrivée et dépensait beaucoup d'énergie à me mettre des bâtons dans les roues.
Cet événement s'est produit un vendredi. Le week-end n'était pas de trop pour commencer à intégrer ces nouvelles données et, à la lecture de Lise Bourbeau, nombre de prises de conscience se sont faites. En arrivant le lundi au travail, la première information que j'ai eue était la suivante : la collègue évoquée ci-dessus avait démissionné le vendredi (après 20 ans dans la même entreprise), donc en même temps que ma première prise de conscience. Comme si elle disparaissait au moment où je n'avais plus besoin d'elle...
La suite, c'est la découverte des principes du développement personnel à travers quelques lectures toujours choisies à l'intuition, puisque je venais de comprendre que c'est le coeur qu'il faut suivre et non la tête ; en filigrane, ou parfois de façon affichée, le thème de la réincarnation revenait souvent, un thème cher à mon coeur depuis l'enfance, où j'étais persuadée d'être déjà venue et d'avoir attendu mon tour pour revenir ; puis les travaux pratiques, en m'aventurant chez un premier thérapeute, spécialisé dans la réflexologie et les vies antérieures (Max Herter).
Trois mois apès la première découverte s'est produit un événement qui allait, lui aussi, me bousculer : une personne de mon entourage m'a annoncé être sur le point de se faire avorter. J'avais, jusqu'à cette époque, une révulsion pour l'avortement car ma compassion allait toute entière au bébé et pas à la mère. L'idée de ce bébé sur le point de mourir me faisait immanquablement pleurer. Et puis un jour je me suis isolée dans ma chambre, appelée par un besoin subi de méditer. En quelques instants, une boule brûlante d'énergie a traversé mon plexus alors que coulaient des larmes de guérison. Une partie de moi savait sans équivoque que ce qui se passait là avait à voir avec mon propre vécu dans le ventre de ma mère et que je libérais quelque chose de cette période. Je précise par ailleurs que mon histoire personnelle d'embryon ne contient pourtant ni IVG ni même pensées d'IVG. Ce que j'ai ressenti de commun avec les bébés concernés, c'est plutôt l'absence de désir maternel pour cette grossesse, avec peut-être un désir de mort de ma part (et de la part de ma mère?) pour ne plus déranger...
Après cette expérience, l'IVG a eu lieu sans que je me sente concernée plus que nécessaire. Quelques jours plus tard, une amie proche m'a annoncé à son tour qu'elle était enceinte et souhaitait, elle aussi y recourir. Nous en avons parlé et, forte de mes découvertes en développement personnel, je lui ai conseillé de suivre son ressenti... elle a écarquillé les yeux : "Nathalie, tu as toujours été contre l'avortement!". Elle était sans doute venue chercher chez moi une bonne raison de ne pas le faire, et finalement elle a trouvé cela ailleurs, puisqu'elle a finalement choisi de garder le bébé. Moi, en tout cas, j'étais guérie, et j'ai depuis accompagné de nombreuses femmes dans ce choix difficile qu'est l'interruption de grossesse, avec désormais une grande compassion pour les deux parties.
C'est aussi dans les jours qui ont suivi qu'en me promenant dans une librairie, mon regard a été attiré par le titre d'un livre : "Guérir les secrets de vos mémoires d'embryon", par le Dr Claude Imbert. J'ai été impressionnée de voir que je n'étais pas seule à avoir vécu ce type d'expérience ; j'ignorais à l'époque tout du rebirth et des thérapies basées sur les régressions, et c'est donc sans aucun préjugé que j'ai ouvert le livre. Sa lecture m'a fascinée car l'essentiel de ce que j'avais découvert en 3 ou 4 mois s'y trouvait condensée : l'importance de l'histoire familiale, des conditions d'arrivée au monde, de l'enfant intérieur, de la méditation etc.
A la fin du livre, il était question de formation professionnelle. J'ai immédiatement envoyé un mail à Claude Imbert pour recevoir une documentation. Je n'ai jamais eu à le regretter car, formée pendant 2 ans à la sophro-analyse - thérapie de la vie intra-utérine, et suivant une thérapie par cette même méthode, j'ai fait des pas de géant dans mon travail sur moi-même et acquis toutes les bases de travail qui me servent encore aujourd'hui.
Pour revenir à ma guérison, je mentionnerai qu'en 13 ans, j'ai vécu 2 rechutes. La première, en 2006, a été particulièrement dure à vivre car je me préoccupais encore trop de ce que pensaient les autres et j'avais peur d'être décrédibilisée si je me remettais à boîter. En fait, dès que j'ai compris ce qui se passait dans ma vie à ce moment-là, la douleur est repartie. Il s'agissait cette fois d'une compréhension liée au je et au nous (je-nous). La seconde fois, vers 2008, il est arrivé à peu près la même chose, mais je ne me souviens même plus de ce qui m'a guérie. Je suis donc convaincue que nos maux ont un sens et sont un outil d'évolution. Plutôt que de les subir, il convient donc de les accueillir et d'entrer en communication avec eux.
Par ailleurs, j'avais un kyste assez gros sur le sein droit depuis 1984, pour lequel j'étais suivie, depuis près de 20 ans donc. En octobre 2002, soit quelques mois après ma première prise de conscience et tout ce qui a suivi, lors d'une visite de contrôle, ma gynécologue s'est étonnée de ne plus trouver le kyste, qui s'est avéré avoir fortement réduit de taille. Elle n'en revenait pas, et m'a expliqué que c'était très rare. Je n'ai pas osé lui expliquer ce qui m'arrivait, persuadée qu'elle ne comprendrait pas. Mais quand je l'ai fait plusieurs années plus tard, elle m'a répondu : "ça ne m'étonne pas du tout, j'ai toujours été convaincue que l'origine des kystes était psychosomatique!"
* Ton corps dit "aime-toi", par Lise Bourbeau